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Carnet de route NAPRÓTI

Agenda


Le Collectif ça gronde
Alice Chapotat
Gaëlle Axelbrun
Pauline Jacquet
Anna Lamsfuss
Lucie Mao
Nicolas Verguin.

Napróti – territoire imaginaire

“Territoire“ ne signifie pas seulement “délimitation géographique”. Le territoire est mouvant, il se construit à mesure qu’on le parcourt, qu’on le pratique et qu’on en fait l’expérience. Son étendue est définie par l’ensemble des éléments contenus en son sein, qui dialoguent, sont mis en réseau et entrent en résonance. Il est ainsi défini par son histoire, les membres qui le constituent, ses évolutions spatiales, ses trajets parcourus…

La volonté du collectif ça gronde est de créer, à travers une pièce d’exposition, un territoire imaginaire intitulé NAPRÓTI : un réseau d’êtres humains et non humains, de lieux et de cultures, une sorte de territoire aux frontières poreuses et muables, entre la fiction et le réel.
La matière qui composera cette exposition sera récoltée, produite et tissée pendant et au retour de leur voyage. Elle composera une œuvre protéiforme, déployée dans l’espace et invitant le public à y déambuler.

Le collectif imaginera, en passant par la fiction et peut-être l’utopie, ce que peut être un territoire entre la France, l’Allemagne, la Tchéquie, qui ne soit pas défini par des États mais par les zones traversées, les rencontres et les liens qui se tisseront.

Il s’agit ainsi de répondre aujourd’hui aux questions que Kafka posait il y a plus de cent ans dans son œuvre, à propos de l’altérité, de la cohabitation, de l’identité, de la bureaucratie, ceci de façon absurde, ludique et poétique.

Transposition artistique d’une itinérance, mémoire d’un voyage, confrontation de l’ailleurs à l’intimité… Ce carnet de voyage deviendra une œuvre hybride, mosaïque, fusionnant ou mélangeant les genres, les médiums (photos, dessins, collage, écriture, son, vidéo, couture, sculpture…)…

Napróti – territoire imaginaire sera intégré à la performance : VOYAGES AVEC K.

> Carnet de route

Du 14 au 31 octobre 2023, le collectif Ça gronde entreprend un voyage entre le Grand Est et la République Tchèque sur les traces de Kafka.

STRASBOURG > STUTTGART > VIENNE > DRESDE > PRAGUE

Avant le départ...
En juillet et septembre 2023, en préparation de leur voyage, Anna, Lucie, Alice, Pauline, Gaëlle et Nicolas ont été en résidence à l’espace Lézard à Colmar. Dans le cadre d’ateliers, ils ont amorcé un travail de recherche et d’expérimentation avec des enfants de la ville.
Transposition artistique d’une itinérance, mémoire d’un voyage, confrontation de l’ailleurs à l’intimité…

@gronde.collectif

1ère étape / STUTTGART > 14 au 18 octobre 23

@gronde.collectif

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2ème étape / VIENNE > 18 au 22 octobre

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3ème étape / DRESDE > 23 au 26 octobre

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4ème étape / PRAGUE > 27 au 30 octobre

@gronde.collectif

PROJET D’EXPOSITION

6 démarches pour une pièce d’exposition

Le projet d’exposition proposé est un territoire imaginaire composé des travaux de six artistes mis en dialogue.

PAYSAGES IMAGINAIRES
Alice Chapotat s’intéresse aux histoires qu’un lieu peut raconter. Notre manière de percevoir les lieux est influencée par notre propre vécu, l’histoire de l’endroit et le contexte dans lequel on s’y rend. Dans un travail d’enquête mené en amont elle cherchera des lieux géographiques qui ont marqué l’œuvre et la vie personnelle de Kafka. Elle se renseignera sur l’importance de ces lieux pour lui, sur les raisons de ses voyages et l’impact qu’ils ont pu avoir dans son travail, ses écrits, ses dessins. Cette recherche se fera à l’aide des journaux et des lettres laissées par Franz Kafka.
Elle sélectionnera des lieux en Allemagne et en Tchéquie.
Pendant l’itinérance, elle se rendra dans les villes et les campagnes dans lesquelles Kafka s’est rendu, a écrit, s’est soigné, est venu passer des vacances, a rencontré, des gens, a travaillé, a vécu.
Elle essayera de trouver Kafka et ce qu’il reste de lui dans ces lieux. Quel bâtiment, paysage, forêt a-t-il traversé et comment ont-ils changé en 100 ans ? Peut-on en trouver des traces dans ses œuvres, ses journaux, ses lettres ?
Elle fera des relevés photographiques, qu’elle mettra en lien avec des descriptions de d’espaces et d’atmosphères trouvés dans les récits de Kafka. Elle produira aussi un travail de composition qui réinterprètera les écrits, elle fera des collages entre photos et dessins.
En parallèle, elle écrira des lettres à ses camarades pour les tenir au courant de son avancée.
Ces lettres seront accompagnées de dessins et de récoltes de documents, de fleurs ou autres trésors trouvés lors de son voyage.
Elles seront à la croisée de la communication épistolaire et du carnet intime, à la manière de Kafka.

NAPRÓTI : HABITANT.E.S IMAGINAIRES
Gaëlle Axelbrun & Pauline Jacquet se questionnent, à travers ce projet, sur la façon dont notre identité nous est assignée par les systèmes administratifs. L’idée est de créer des cartes d’identité qui seraient plus représentatives car exhaustives et singulières. Les outils employés seront le dessin, du collage, des tampons, des calques… Pour parvenir à se rapprocher le plus possible de la réalité intime des personnes, elles mettent en place en amont des rencontres un questionnaire à choix multiples.
Le questionnaire sera construit en deux temps. D’une part, axé sur le rapport à l’intime, à la solitude, au refuge et au chez-soi. D’autre part, axé sur le rapport à l’Autre, à l’Étranger, aux préjugés. L’identité et l’appartenance est la clef de voûte entre ces deux axes.
Ce protocole fera correspondre les réponses à des éléments visuels, créant in fine des illustrations représentant des espaces. Ces espaces illustrés seront les cartes d’identité. Après traitement des réponses et création des illustrations, les habitant·e·s recevront ensuite leur carte. Chaque carte sera créée en deux exemplaires, le deuxième exemplaire est destiné à être exposé sur le territoire Napróti, lors de l’exposition.

AU TRAVAIL
Gaëlle Axelbrun veut interroger le rapport au travail aujourd’hui, l’équilibre travail / chez-soi et la question du “masque social”. Pour cela, elle travaillera sur une série de photographies documentaires mettant en scène des situations absurdes et cauchemardesques du monde du travail aujourd’hui (uberisation, firmes internationales, globalisation).
Son point d’entrée sera de partir à la rencontre de personnes qui travaillent à des tâches répétitives ou administratives, dans des bureaux, dans les champs, usines, ou autres. Ensemble, ils et elles co-créerons, après une préparation en amont, une série de diptyques photographiques. Sur une première image, elle mettra en scène ces individus chez eux, avec leur tenue de travail. Sur une deuxième image, à l’inverse, elle les mettra en scène sur leur lieu de travail, en pyjama ou robe de chambre.
Elle obtiendra alors des images de situations absurdes ou surréalistes, entre le réel et le cauchemar, où l’uniforme a l’emprise sur le corps des travailleurs et travailleuses.

UNE RENCONTRE PAR LE GESTE
Pauline Jacquet s’intéresse aux questions relatives à l’identité et au préjugé, au rapport à l’Autre, à l’étrange et à l’Étranger, et au conditionnement du corps par rapport au regard social. Elle s’intéresse aux manières dont un corps peut être amené à se transformer, se métamorphoser, jusqu’à en devenir trouble, méconnaissable, monstrueux.
Par le biais du dessin et du langage corporel, chorégraphique ou gestuel, elle cherche dans ce projet le contact avec des personnes habitant les villes où elle se rend. Elle s’interroge, en tant que non-résidente de ces villes, sur les manières de faire rencontre, de tisser des liens et de communiquer autrement que par la parole.
Pour cela, elle va mettre en place un répertoire polymorphe qui accompagnera ses temps de rencontres et témoignera de l’évolution de celles-ci. Cela passera par la kinégraphie (notation du geste), la vidéo, la prise de sons des conversations, afin de créer un vocabulaire de gestes, de lieux, d’histoires.

UNE HISTOIRE DE TRAINS...
Lucie Mao & Anna Lamsfuss constitueront un théâtre marionnettique itinérant. L’élaboration de celui-ci débutera par la confection d’une valise à compartiments. Certains éléments de leurs balades et rencontres prendront place dans leur étonnante valise. Cet objet se remplira d’histoires, de personnages et de paysages tout au long de la résidence. Ils seront en papiers découpés et en bois. Se nourrissant de la tradition du théâtre à la table, (Tischteater), et du théâtre de papier, elles vont donner vie aux récits et aux paysages qu’elles rencontreront durant la résidence. Ce dispositif léger pourra être amené dans divers lieux intérieurs comme extérieurs. Le spectacle pourra être présenté dans une grange, un champ, une clairière ou encore un lieu de théâtre.
À la suite de ce temps de recherche, Anna et Lucie partiront en itinérance avec toute la matière construite entre le Grand Est et Prague. La valise se remplira peu à peu d’histoires fantasmées et d’habitant·e·s toujours plus nombreux. Elles reviendront au terme de leur périple présenter l’intérieur de leur valise.

PARTITIONS-VILLES
Nicolas Verguin souhaite analyser l’évolution de la ville entre son noyau et ses plus extrêmes contours. Ce projet est une étude du terrain autour d’un protocole de déplacement : l’idée est de réaliser une série de marches depuis le cœur de l’espace urbain jusqu’à l’extérieur de la ville (ses banlieues, les champs agricoles, les campagnes, les forêts). Lorsque la présence humaine ne se fait plus ressentir, la recherche s’arrêtera.
Le projet consiste à créer une cartographie à partir de dessins et de notes diverses d’après ses impressions et perceptions du territoire. Pour cela, il suivra une trajectoire établie à l’avance d’après un plan de parcours et des cartes existantes. Tout au long de son arpentage, il réalisera ses relevés sur des leporelli (livres-accordéons), à lire comme des partitions de paysages.
Il prêtera une attention particulière à l’impact de cette marche sur son corps, aux changements de reliefs, d’architectures, de densité de population…
Il sera aussi traversé par les questions : Peut-on s’échapper si facilement d’un système urbain ou d’un système-labyrinthe telles que celui des villes ? Et comment savoir si on est bel et bien sorti d’une ville et qu’elle n’a plus d’emprise sur nous ?
Dans l’exposition finale, toutes ces cartes subjectives se déploieront dans l’espace pour représenter, carto-graphiquement et chronologiquement, le mouvement continu de ces traversées urbaines.

projet en 3D
@gronde.collectif

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Gaëlle Axelbrun
Pauline Jacquet
Anna Lamsfuss
Lucie Mao
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